Il paraît que c'est déjà la fin, qu'il nous faut dire adieu à notre vie d'étudiants. Chacun réalise à son rythme, les larmes passent d'oeil en oeil sans qu'on comprenne vraiment comment, maintenant il faut faire la fête, seule solution pour conjurer cette espèce de blues post-partum.
Alors, on fait la fête, on s'alcoolise, on reprend en choeur des chansons françaises des années 80, certains se lâchent un peu trop, d'autres lâchent des confidences, des délires d'ivrogne, si ce n'est pas maintenant ce sera probablement jamais.
On veut oublier demain, dans une semaine, dans un mois. Y en a qui veulent rejouer Place des Grands Hommes. Mais c'est trop nul de se donner rendez-vous dans dix ans. On se donne rendez-vous après les exams, pour commencer. Et puis, pourquoi les liens se distendraient-ils ? On n'arrête pas de se répéter qu'on s'adore, que c'était une putain d'année... On se le répète peut-être un peu trop finalement... A vrai dire, on sait déjà qui sera laissé sur le bord de la route.
La soirée n'en finit pas de se terminer, entre dernières petites tentatives de séduction et déclarations intempestives des plus saoûls, pour une fois pas ceux auxquels on s'attendait.
Heureusement que je ne suis pas rentrée seule, le coup de blues est repoussé d'autant. Mais le trajet en Noctambus sera occupé par un curieux silence.
Pas la peine d'être plus précis, cette histoire est déjà finie...